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Julia Barzyk-Brommer, étudiante diplômée des métiers du vin reprend un vignoble

Julia Brazyk Brommer reprend un DomaineJulia Barzyk-Brommer, d’origine française a obtenu son Diplôme des Métiers du Vin et Management en 2017. Elle a repris depuis peu un vignoble en Haute-Saône. Une affaire familiale dont elle gère tous les aspects, du choix de la vigne à la stratégie marketing. Julia nous confie « l’école m’a donné toutes les clés en main pour débuter cette aventure ».

Julia Barzyk-Brommer à la tête du Domaine de la Pâturie

Quel Domaine avez-vous repris et pourquoi ?

En famille, nous avons repris le Domaine des Coteaux de Champlitte, petit village situé dans le département de la Haute-Saône, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne.
Mon beau-père, enfant du village, fut particulièrement affecté par la situation très critique du Domaine et ses difficultés financières. Connaissant le contenu de ma formation il m’a proposé de faire partie de l’aventure, en m’en confiant la responsabilité.
C’est donc en avril 2017, que nous avons fait le pari de reprendre le Domaine ainsi que tous ses salariés. Le challenge est de taille : nous restructurons le vignoble, nous quittons les anciens locaux et nous investissons dans du matériel viticole et vinicole neuf.

Le point fort réside dans la situation du vignoble : planté sur un seul tenant, sur le lieu-dit de la Pâturie, exposé sud-est, en coteaux, des sols très caillouteux argilo-calcaires, avec principalement deux cépages intéressants à travailler : le Chardonnay et le Pinot Noir. L’endroit nous séduit, avec une vue très dégagée, légèrement d’altitude, et la matière première, vigoureuse, ne demande qu’à être choyée. Nous avons la chance de pouvoir tourner la page, et d’avoir carte blanche pour la suite.

Nous avons rebaptisé le domaine : Domaine de la Pâturie en référence logique à son lieu-dit. La relance est d’ores et déjà enclenchée : sur les 27 hectares de vignes, plantées à 4000 pieds par hectare, certaines parcelles seront complantées afin de pallier aux zones de pieds manquants (la complantation est le fait de planter sur une même parcelle plusieurs varéités de cépages) et d’autres seront arrachées afin de se recentrer sur la qualité.

Quel type de vin allez-vous produire ?

Nous souhaitons construire une gamme homogène et réaliste pour notre premier millésime. Avant tout, nous nous concentrons sur la qualité à défaut du volume. Pour cela, retour aux vendanges manuelles, un deuxième tri au chai est effectué, et transport des baies uniquement par gravité (= sans utilisation de pompe, le but étant de ne pas triturer les baies - pour les rouges).
Nous proposerons une gamme « cépage » qui sera composée de 3 vins :

Cette gamme de vins a pour but de favoriser l’expression du fruit, d’être à la fois qualitative et accessible. Nous souhaitons des vins brillants et précis; avec une réelle expression de leur cépage. Nous proposerons également une gamme de vins « sélection parcellaire ». Nous avons entrepris une pré-sélection de parcelles (meilleurs raisins, exposition, sols etc .) qui sera exprimée après la vinification (expression du terroir). Ces parcelles (Pinot Noir, Chardonnay et Pinot Gris) seront vinifiées différemment (cuves béton et bois tronconiques pour les rouges) et les vins seront élevés en fut de chêne (en partie neufs) et en demi-muids (barriques de 400L à 600L). Nous recherchons l’expression du terroir, et bien évidemment une complexité et une structure plus évidente apportée par le bois. Il y aura également un vin rosé réalisé à partir d’un assemblage de Pinot Noir, Pinot Gris et Gamay.

En quoi votre formation à l’institut Le Cordon Bleu Paris vous a-t-elle permis d’être rapidement opérationnelle ?

Une chose est sûre, mon classeur de cours d’œnologie donné par Monsieur Ramage l’année dernière est à nouveau sur ma table de nuit !

J’ai la chance aujourd’hui d’être dans le concret, et je réalise que ma formation au Cordon Bleu était très complète. De mes choix à la vigne en passant par l’achat de matériels, la stratégie marketing et bien entendu ma capacité à gérer une période de vendange et de vinification.


L’école m’a donné toutes les clés en main pour débuter cette aventure.

J’aime pouvoir à la fois déguster et analyser les anciens millésimes dont nous avons hérités, de façon à évoluer et s’améliorer; et jouer la carte de la gestion d’exploitation grâce aux bases de cours sur l’entreprenariat et le management du personnel.

Cette école m’a également ouvert les portes du monde du vin, et de son réseau; ce qui m’a permis aujourd’hui de pouvoir m’entourer de professionnels qualifiés, avec qui j’ai plaisir à travailler. Toutes ces rencontres lors de dégustations, de salons, d’interventions, ont été une réelle opportunité, dont je profite aujourd’hui.

La force de l’école Le Cordon Bleu réside vraiment dans sa capacité à nous rendre immédiatement prêt pour l’opérationnel, dans un métier où la passion est plus que jamais indispensable !

Comment se sont passées vos premières vendanges ? Et quand commercialiserez-vous vos premières bouteilles ?

Nos premières vendanges se passent très bien; nous avons la chance d’avoir une population locale qui se sent concernée par la reprise du vignoble et qui y participe activement.
Nous avons 33 vendangeurs (cueilleurs, porteurs, cuverie), tous du département et de tous les âges. Sur le lieu-dit de la Pâturie à Champlitte, nous bénéficions d’un micro-climat qui a été très favorable pendant l’été. Nous avons commencé à vendanger le 2 septembre, avec une belle maturité sur certaines parcelles de Pinot Gris et de Chardonnay.
Puis le froid et la pluie se sont installés, ralentissant les maturités. Depuis, nous vivons au jour le jour, la nouvelle lune a permis au temps de changer avec le retour du soleil et de la chaleur. Nous voulons vraiment pousser les maturités pour notre Pinot Noir. Nous sommes donc patients !

Nos premières bouteilles seront disponibles courant mars/avril 2018.

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